QUAND UN MANTEAU CHANGE D'ÉPAULES ...
Il y a une histoire que j'aime beaucoup. C'est l'histoire d'Elie quand il jette son manteau sur les épaules d'Elisée. Par ce geste, Elie désigne - de la part de Dieu - celui qui va prendre la relève à sa place. Aux côtés d'Elisée, Dieu laissera "un reste" de 7000 hommes, fidèles. (I Rois 19, 15-21)
Je n'ai pas la prétention de me comparer à Elie, mais le manteau, le manteau me fait rêver ! J'imagine le mien. Manteau qui dit qui je suis. Manteau qui me repère.
Mon manteau, il sent le rire des enfants auxquels j'ai raconté les grandes histoires bibliques.
Mon manteau, il est plein de questions dans ses poches : Jésus, qu'est-ce que ça fait quand on le voit ?...
Mon manteau, il a les coudes usés par l'attention aux Ecritures et les manches toujours trop longues pour que j'enferme Dieu dans mes mains.
Mon manteau, il y a des jours où il est léger à mes épaules, et d'autres où il me pèse comme s'il restait cousu de papier à lire ...
Mon manteau, j'aime le mettre, il signifie que je pars à la rencontre des autres, que je vais revoir des visages, prier avec d'autres.
Mon manteau, il est plein de sourires et de pleurs. Vos sourires et vos pleurs. Manteau de fête, Manteau de deuil.
Il sent la terre, les labours bibliques répétés de saison en saison. Il sent la sueur de l'effort et de l'invention. Il a une poche intérieure avec un sac plein d'imagination, et il sent bon les méthodes actives.
Au cours des ans, il a raccourci, si vif a été le combat aux premières lignes sur le terrain avec les jeunes.
Mon manteau, il parle. Il parle de Quelqu'un qui l'habite, qui l'aide à partir, qui l'accompagne ...
Mon manteau, il a même un col d'où s'échappe une mélodie qui tire vers le Pays de lumière et d'amour.
Si ce manteau, c'est un peu moi, un peu de mon ministère à Onex ... alors, il va m'en coûter de le "jeter sur les épaules" d'un autre.
Mais j'emporte toutes les richesses que vous m'avez données : j'ai de quoi dire merci pendant long-temps !
Alors, j'espère ne pas avoir trop froid dans ce dépouillement.
Parce qu'ensemble, nous avons goûté à la même espérance, à vous qui restez, je dis encore : merci et ... bonne route en Jésus-Christ !