Tu t'écorcheras les pieds
Tu reviendras les mains en sang
Tes yeux seront lavés de larmes
Et ton dos se cassera
Il neigera des fantasmes
Et l'horizon s'éclatera en volcan
La lune restera froide
devant l'écroulement de tes rêves
Ça sentira la fumée des utopies
jusqu'à te terrasser
Alors tu pourras caresser la glaise
pour qu'elle t'y façonne
un visage d'Eve
Au corps à corps avec la mère,
dans la boue tu te rouleras
pour prendre chair et vie
au seuil de la réalité
En rampant sur les genoux,
tu tireras sur les verrous
qui enferment ta beauté
Comme un arbre enraciné,
tu tiendras bon dans le sol
parce que le ciel a envahi la terre
et lui a donné ses yeux
Tu te relèveras en titubant,
liée à jamais au foin à manger,
les bras tendus pour boire la lumière